Архівы Беларускай Народнай Рэспублікі
Том 1. Кніга 1
Памер: 850с.
Мінск, Нью Йорк, Вільня, Прага 1998
3. Фінансавую справу у звязку з 3. Справу гэту адлажыць да прыезду працай у Меншчыне. п. Крэчэўскаго ў Бэрлін, які перэд
ад’ездам на Бацькаўшчыну павінен лепей зьявіцца з дакладам асабісьце.
Л.Заяц Захарко Белевнч
58 2.2.01:042&-043 — ра
58 2.2.01:053&г — мк (выпіска для А.Луцкевіча)
58 2.2.06:016&г — мк (выпіска для П.Крэчэўскага)
1297. Мэмарыял Дэлегацыі Беларускай Народнай Рэспублікі Мірнай Канфэрэнцыі ў Парыжы за 4.08.1919 у справе неабгрунтаванасьці літоўскіх прэтэнзіяй на частку этнаграфічнай беларускай тэрыторыі разам зь Вільняю
Paris, 1е 4 Aout 1919
Des le XlVe siecle la Russie Blanche ne forma ave[c] la Lithuanie qu'un seul Etat. C'est la Russie-Blanche qui donna a la Lithuanie ses lois, sa langue et sa litterature.
Le peuple Lithuanien ne possedait pas encore, a cette epoque, de langue ecrite. Il ne reste, d'ailleurs, aucun monument ecrit en langue lithuanienne, ni de la periode de 1'existence de 1'Etat Blanc-Russien-Lithuanien, ni de la periode anterieure.
D'apres les donnees historiques des professeurs Dovnar-Zapolsky, LappoDanilevsky, Loubavsky, Pitcheta, etc... le Grand Duche Lithuanien n'etait qu'une Federation des deux peuples: Blanc-Russien et Lithuanien, le premier etant cinq fois plus nombreux que le second (professeur Dovnar Zapolsky).
Cet Etat forme de la Russie-Blanche et de la Lithuanie, accepta plus tard une union federative avec la Pologne. Il porta le nom de Lithuanie quoique celle-ci representait la plus petite partie de son territoire.
Les hommes politiques lithuaniens utilisent ce dernier fait pour justifier leurs projets d'annexion d'une partie du territoire Blanc-Russien. Cette partie etant moins grande que la Lithuanie lui laissera 1'avantage du nombre, ce qui lui
permettra de mettre la population Blanc-Russienne dans une situation dependente.
Les Lithuaniens font valoir leurs pretentions relatives au gouvernements de Grodno (purement blanc-russien) et a une partie du gouvernement de Vilna. Ces pretentions sont de fralche date. Avant la guerre elles n'existaient pas. Monsieur Boulate, ancien depute de la Lithuanie a la Douma, limite, dans sa brochure parue en 1909 (voir le recueil: les formes du mouvement nationaliste dans les Etats modemes), la Lithuanie par ses frontieres ethnographiques qui correspondent a celles etablies, avant la guerre par les etudes scientifiques de I'academicien Karsky (Blanc-Russien), de M.Rosvadovsky (polonais) et de M.Matoulonis (lithuanien), (voir 1'edition allemande, «Russich Litauen», K.Werbelis, Berlin 1917))/.
Ces etudes etablissent que la ville de Vilna est situee sur le territoire ethnographique de la Russie-Blanche. Historiquement elle n'est devenue la capitale du Grand-Duche Lithuanien qu'aprcs 1'unification de la Russie-Blanche et de la Lithuanie; done Vilna n'a jamais ete la capitale de la Lithuanie ethnographique mais, uniquement, de la Federation Blanc-Russienne-Lithuanienne. Meme a 1'heure actuelle, sa population est exclusivement slavo-israelite et I'element lithuanien y est represente par un nombre tres insignifiant.
Les pretentions des Lithuaniens relatives aux gouvernements de Grodno et de Vilna ne datent que du traite de Brest-Litovsk. A cette epoque I'Allemagne voulant avoir des relations directes avec 1'Ukraine, incorpora de force le CoteOuest du territoire Blanc-Russien (Gouv. de Grodno et de Vilna) a la Lithuanie, creee par elle, ces gouvernements separant 1'Ukraine de la Lithuanie ethnographique. Il est important de faire remarquer que e'est a Grodno que passe le grand reseau ferroviaire: Koenigsberg-Lyk-Bielostok-Belsk-Brest-KovelSamy-Kieff et Sarny-Odessa.
L'Allemagne sachant tres bien que le peuple Blanc-Russien n'accepterait jamais le morcellement de son territoire empecha par tous les moyens le raffermissement de la Republique Democratique de la Russie-Blanche et la creation de forces arrnees. Elle occupa en 1918 les provinces Blanc-Russiennes situees a 1'Est de la ligne du front de 1915 et, en les quittant, remit directement les terres et le[s] villes aux Bolcheviks.
D'autre part, en empechant le Gouvernement Blanc-Russien d'etendre son action jusqu'aux provinces de Grodno et de Vilna, les forces allemandes d'occupation contraignaient les organisations locales a accepter un compromis avec le Gouvernement Lithuanien et a travailler avec celui-ci a la reconstruction du pays.
Les Blanc-Russiens ont accepte cette collaboration en considerant que ce travail commun servirait de base a une nouvelle Federation entre la Lithuanie ethnographique et toute la Russie-Blanche.
Les Representants Blanc-Russiens des gouvernements de Grodno et de Vilna, d'accord avec le Gouvernement de la Republique Democratique de la Russie-Blanche, n'ont pas manque, en acceptant de faire partie du Gouvemement Lithuanien, de faire une declaration officielle a ce sujet.
Malgre les promesses faites a ce moment aux Representants Blanc-Russiens, le Gouvernement Lithuanien s'est refuse, dans la suite, a les executer et
d'adopter une federation Blanc-Russienne-Lithuanienne autre que celle etablie par les Allemands dans leur traite avec la Russie des Soviets.
Les Representants Blanc-Russiens dans la Tariba (Conseil d'Etat) Lithuanienne ont envoye deux protestations ecrites signees par M. LASTOVSKY, au President de la Republique Lithuanienne, au President de la Tariba et au President du Conseil des Ministres.
La premiere de ces protestations demande le rappel de M. SIEMACHKO Representant de la Russie-Blanche dans la Delegation Lithuanienne a la Conference de la Paix a Paris. La seconde (27 Juin 1919, Na 28) denonce la politique du Gouvemement Lithuanien ayant pour but d'annexer purement et simplement le territoire de la Russie-Blanche et non de creer une Federation par des efforts communs.
Tous ces faits ont ete communique par les Representants Blanc-Russiens de Kovno a la Mission Frangaise sejoumant dans cette ville.
Neanmoins la Delegation lithuanienne a Paris continue la meme ligne de conduite, voulant aboutir a 1'annexion definitive du Cote-Ouest de la RussiBlanche (gouvemement de Grodno et de Vilna), incorpore a la Lithuanie par la convention de Brest-Litovsk, bien que celle-ci fut annulee par le traite de Versailles.
Pour justifier leurs pretentions devant la Conference de la Paix les Lithuaniens produisent des chiffres ne meritant aucune confiance et qui dans 1'opinion la plus favorable representent tout au moins le resultat d'un malentendu.
Ainsi, desirant, a toute force, trouver que les donnees de la statistique officielle russe ne sont pas exactes, la Delegation Lithuanienne s'appuie sur la statistique de M. Lebedkine qui date de 1861 (Lebedkine, de la composition ethnographique des territoires occidentaux de 1'Empire russe, Courrier de la Russie du Sud-Ouest Kiev 1862, vol. I ch. IV). Cette derniere allegue la presence d'un nombre important de lithuaniens dans toute une serie de districts purement blanc-russiens (Vileika, Disna etc...) ou il n'y a actuellement et ou il n'y ajamais eu aucun lithuanien: cette allegation est due a une terminologie erronee. A cette epoque la notion des nationalites n'etait pas encore tres nette dans 1'esprit des habitants du Grand-Duche Lithuanien. On ne faisait pas de distinction entre les Lithuaniens, les Blanc-Russiens et Polonais — tous etaient «sujets lithuaniens». Meme les villes habitees par des elements nullement lithuaniens etaient classees lithuaniennes; par ex.: Minsk, Brest-Litovsk, Kamenetz-Litovsk, VissokoLitovsk etc. Le nom de «Lithuaniens» etait porte non seulement par les BlancRussiens habitant les gouvemements de Grodno et de Vilna mais aussi par ceux des gouvemements de Mohilew, de Vitebsk etc.. Il en etait de meme pour les Polonais originaires du pays, en distinction de ceux venant du royaume Polonais.
L'ouvrage de M. Lebedkine nous revele egalement 1'existence d'un grand nombre de Lithuaniens de religion orthodoxe, alors qu'il est de notoriete publique que 1'immense majorite est catholique. Les tres rares exeptions sont representees par des renegats convertis a 1'orthodoxie officielle pour obtenir un poste edministratif ou politique auquel les catholiques n'etaient pas admis par les pouvoirs de 1'ancien regime russe. En comparant les donnees statistiques de M.
Lebedkine avec d'autres plus recentes on obtient ce resultat absurde, qu'en 36 ans (1861-1897) la population lithuanienne du gouvemement de Vilna diminua de 52,2% a 20,3% tandis que la population slave s'est accrue de 44,6% a 79,6%.
Un tel changement, en dehors des grandes catastrophes — guerres ou epidemies — qui bouleversent la vie des peuples ne c'est pas encore produit dans 1'histoire et est invraisemblable.
Une autre raison, mis en avant par les lithuaniens pour justifier leurs pretentions annexionistes, est la suivante.
11 est quasi impossible que la population catholique des gouvemements de Grodno et de Vilna soil blanc-russienne, car ces demiers sont orthodoxes.
Cette affirmation est egalement inexacte. En effet, des le commencement du XVIe siecle la Russie-Blanche servait d'arene aux luttes religieuses entre catholiques et orthodoxes. Le fait, tellement connu dans 1'histoire, qui amena, a la fin du XVIIIe siecle 1'immixion de la Russie, en faveur de la religion orthodoxe, dans les affaires Polonaises, indique, par lui-meme, 1'existence du catholicisme a cote de 1'orthodoxie dans le peuple Blanc-Russien — autrement cette lutte n'aurait pas eu lieu. Nous savons qu'elle se termina en 1596 par 1'Union, conclue a Brest, de 1'Eglise Orientale a 1'Eglise Catholique sous la suprematie du Pape.
On appela «Unis» (Uniates) les Blanc-Russiens orthodoxes convertis au catholicisme. Il n'y en eut par parmi les Lithuaniens, ceux-ci ayant adopte la religion catholique, venant de Pologne, des les premiers temps de leur conversion au christianisme.
En 1839, la Russie ayant supprime 1'Eglise Greque Unie (uniate), un grand nombre de partisans de Rome refuserent de reintegrer le sein de 1'Eglise orthodoxe et resisterent jusqu'a 1905, oil fut proclamee la libertee des cultes. A la suite de cette promulgation, plus de 200.000 Blanc-Russiens qui avaient ete incorpores d'office a 1'Eglise orthodoxe se refirent catholiques en augmentant ainsi le nombre qui depasse actuellement 2.000.000.