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  • La terre sous les ailes blanches  Уладзімір Караткевіч

    La terre sous les ailes blanches

    Уладзімір Караткевіч

    Выдавец: Юнацтва
    Памер: 207с.
    Мінск 1981
    99.95 МБ
    ...Minsk est une Ville-EIéros. C’est un des plus grands centres de la République qui possède en 1980 presque 1,3 million d’ha­bitants. En 1976 le volume de la produ­ction industrielle a constitué presque le quart de toute la production de la République. Les principales branches industrielles sont: la construction des machines-outils, la construction des appareils, le bâtiment, l’industrie légère et l’industrie alimen­taire.
    La ville a plus de 900 ans. La première
    Musée du Congrès du POSDR. C’est à la lumière de cette lampe qu’a été rédigée la résolution du Congrès
    mention sur Minsk apparaît dans “Le Dit de la Troupe d’Igor” où on peut lire: “Des gerbes de têtes sont sur la Némiga, on les bat, on meurt sur l’aire, on vanne pour séparer l’âme du corps.”
    Il y a longtemps que les rives ensanglan­tées de la Némiga sont emprisonnées dans une artère souterraine en béton armé. II n’en est resté que le nom de la ville, rappe­lant qu’autrefois son commerce était pros­père car le nom de Minsk a pour origine “Menesk” qui a donné par la suite “Mensk”, (“mena” signifie “échange”). Minsk pos­sède peu de traces de son passé, la dernière guerre a réduit la ville en cendres, elle a été entièrement détruite. A la différence de, disons, Souzdal ou de Kiev, on peut montrer aux touristes que quelques vieilles construc­tions, quelques églises datant du XVIIe ou du XVIIIe siècle, ajoutons y quelques bâtisses de l’époque classique. Pour voir des monuments historiques il faut quitter la capitale et gagner la province.
    La silhouette de la capitale biélorusse se compose d’un vaste ensemble de bâtiments imposants, de la Svislotch emprisonnée dans des rives de granit, d’un beau lac, le lac Komsomolskoe, d’un grand nombre de squares, de parcs et de boulevards. En plein centre de la ville se dresse une maisonnette de bois, c’est la Maison-musée du I-er Con­grès du POSDR qui s’est tenu là en 1898. La portée de ce congrès, qui a proclamé la formation du parti, est évidente. C’est là qu’est né le nom de la force qui sept ans plus tard a fait éclater la Révolution de 1905 et celle de 1917, c’est à dire, 19 ans ap­rès elle a balayé le tsarisme, c’est la force qui a permis la création de l’Etat où nous vivons aujourd’hui, l’U.R.S.S. la famille des 15 Républiques socialistes soeurs, la R.S.S. de Biélorussie, égale parmi égales, qui fait partie de cette famille.
    A une centaine de mètres de la Maisonmusée se trouve la place de la Victoire avec un obélisque au centre et la Flamme du sou­venir en la mémoire des soldats et des par­tisans tombés pendant la guerre.
    La superficie de Minsk s’élève à 184 kilomètres carrés, il est beaucoup plus grand qu’avant la guerre et, il va sans dire, encore plus que la vieille ville d’avant la Révolu­tion. D’ailleurs, à titre d’illustration, on pourrait citer l’exemple suivant: l’endroit où ont été fussillés les insurgés de la révolte des années 1863— 1864, se situait hors de la ville; à cet endroit on trouve aujourd’hui la poste centrale, c’est le centre de la ville. C’est là aussi que se trouvait autrefois la tombe d’un des chefs de cette révolte, Mikhal Tundiavitsky, les jeunes filles de la campagne venaient y déposer des fleurs.
    Minsk aujourd’hui est un des plus grands centres industriels de l’U.R.S.S. pour la construction des machines et des appareils.
    Entre autre, imaginez-vous un vieillard de 90 ans, un habitant de la ville et qui y serait né, disons, même au centre. Eh bien, cet homme ne serait pas né à la maternité puisqu’elle n’a été construite qu’en 1895,
    lorsqu’il avait déjà 19 ans; notre person­nage pour la première fois aurait vu le té­léphone à 14 ans, à 16 ans il aurait eu la chance de faire un tour dans la koneka, un tramway tiré par des chevaux, remontant la rue Zakharievskaïa, aujourd’hui l’avenue Lénine. Il aurait pu assister au premier spec­tacle du théâtre de la ville avec ses parents à l’âge de 14 ans (actuellement dans ce bâtiment se trouve le Théâtre Académique Biélorusse Yanka Koupala). Ajoutons à cela que les premières cinq années il aurait dû regarder les spectacles à la lumière des bou­gies, jusqu’au jour où a été mise en exploi­tation la première centrale électrique de la ville.
    Il aurait été étonné de voir la koneka tirée par trois chevaux attelés en tandem, mais il le serait encore plus de voir rouler le premi­er tramway électrique en 1929.
    Et jamais il n’aurait pu prévoir comment se transformerait la ville pour en arriver au Minsk d’aujourd’hui.
    En 1979 on a produit 89 mille tracteurs, 6.092 mille montres, presque 429 mille pos­tes de télévision, 582 mi lie frigidaires et beau­coup d'autres choses. Les fabriques de chaus­sures peuvent chausser 11 millions de personnes par an, les combinats de texti­le peuvent habiller presque 10 millions de personnes. L’industrie du bâtiment compte quatre grands complexes pour la production d’éléments préfabriqués, des usines de ma­tériaux de construction, d’éléments en ci­ment armé, de matériaux de revêtement, des briquetteries, etc.
    Le nonagénaire de Minsk passait ses soi­rées à la lumière des bougies... Actuellement, la Centrale thermique-4 à elle seule possède une puissance de 900 mille kilowatts. Notre personnage avait été étonné par la koneka, il l’aurait été encore plus en appre­nant que la capitale biélorusse possède 57 kilomètres de voies parcourues par le tram­way, le trolley en possède 242 kilomètres, l’autobus, 711 (1977). On construit le métro.
    L’industrie alimentaire est bien dé­
    veloppée à Minsk, elle est variée. Je vous dirai à vous, vous qui aimez les friandises, pour que vous le sachiez, que l’industrie de la confiserie de Minsk est une des meilleures, et ce n’est pas que mon avis.
    Et puis si vous avez l’intention de termi­ner un établissement d’enseignement supé­rieur, à votre aise. La capitale possède 14 instituts. Plus de 10 mille jeunes étudient rien qu’à l’Université. La jeunesse a à sa disposition une riche bibliothèque, la biblio­thèque Lénine, beaucoup de théâtres et de musées.
    Minsk, c’est l’Académie des Sciences qui réunit plus de 32 instituts et établissements de recherches scientifiques, c'est le Studio „Biélorussfilm”, les Editions d’Etat, le Com­binat polygraphique, un des meilleurs en Union Soviétique (remarquez d’ailleurs que les Biélorusses aiment les belles éditions. C’est un véritable plaisir que de les lire et même rien qu’à les tenir dans la main en tant qu’oeuvres littéraires. Beaucoup de liv­res, publiés à Minsk, tous les ans rempor­tent des prix d’édition aux concours en U.R.S.S. ou à l’étranger).
    Minsk c’est une ville de verdure. Celui qui a connu la ville tout de suite après la guerre et qui aurait entendu qu’il y aurait a Minsk, dans une dizaine d’années, tant de verdure dans les rues, les cours, sur les pla­ces, qu’il y aurait tant de parcs, jamais il n’y aurait cru.
    Dès les premiers jours d’après-guerre on a commencé à planter en marge des rues à peine déblayées des tilleuls de quatre ans, à assécher les bords marécageux de la Svislotch où se trouve aujourd’hui un magnifi­que parc portant le nom de Yanka Koupala. On peut y voir sa statue.
    Les habitants de la capitale se souvien­nent du jour où s’est mise à fonctionner une ligne de chemin de fer exclusivement pour les enfants, du jour où la demi-douzaine de wagons verts tirée par une locomotive a fait son premier circuit à l’ombre des pins du parc Tchéliouskintsy.
    Minsk, c’est aussi le Jardin Botanique avec sa grande variété d’arbres, de plantes et de fleurs, ses cygnes nageant dans un gen­til petit lac.
    Minsk, c’est évidemment le parc Gorki en plein centre de la ville, avec ses attrac­tions, son planétarium; c’est le Théâtre pour les enfants, c’est le Théâtre des marionnettes.
    Je ne dirai rien à propos de l’avenue Lé­nine, l’artère centrale de la capitale, longue d’une dizaine de kilomètres, large de cin­quante mètres, avec ses beaux bâtiments, car si vous n’êtes pas de la capitale, je vous conseille de venir la voir vous-même.
    Vous n’aurez qu’à la suivre à partir de la place Lénine où se trouve le siège du gouvernement biélorusse, vous y verrez devant la statue du fondateur de l’Etat so­viétique. Ensuite vous descendrez jusqu’à la place Centrale, là vous pourrez vous re­poser un instant à l’ombre des arbres du square Yanka Koupala au fond duquel se trouve un théâtre portant le même nom, un peu plus au fond encore, se dresse un grand bâtiment moderne, c’est le siège du Comité Central du Parti. Un peu sur la gauche, sur un socle de pierre vous verrez un tank, le souvenir des tankistes qui les premiers se sont engagés dans la ville, à sa libération, au mois de juillet 1944. Après le trolleybus vous emportera plus loin et vous aurez à peine le temps de voir sur votre gauche, ap­rès avoir passé la Svislotch, la Maison-musée du I-er Congrès et l’obélisque sur la place de la Victoire. Vous serez vite arrivé sur la place Yakoub Kolass où se dresse l’immense statue de l’écrivain entourée de jeunes bou­leaux et de maronniers, juste en face de la Philharmonie. Le trolley continuera sa course et vous passerez devant le Jardin Botanique, le parc Tchéliouskintsy, le Chemin de fer pour enfants, enfin, un peu plus loin sur votre droite vous verrez le Studio Biélorussfilm. Et tout à coup le trolley débouchera sur la route nationale, qui, elle, continuera sa course jusqu’à Moscou traversant monts et forêts.
    Minsk s’est héroïquement battu pendant la guerre. Minsk avec un courage inouï s’est relevé des ruines après la libération. Minsk, en tant que Ville-Héros, doit être bien belle. Et à vrai dire, elle l’est, elle est magnifi­que, le jour et la nuit, à n’importe quel moment de l’année. Elle le sera encore plus. Bon, encore quelques mots pour finir.
    Aujourd’hui les jeunes de la capitale ont beaucoup d’endroits pour faire de la nata­tion, pour nager avec ou sans scaphandre autonome, pour faire du canot. Ils ont à leur disposition quatre vastes plans d’eau. L’un d’eux, celui de Zaslavl, a 3400 hec­tares, le vent y soulève des vagues comme sur la mer. Les mouettes, volant au-dessus de ses eaux, poussent des cris insolents. Les barques immobiles des pêcheurs semblent collées aux nombreux petits îlots verts. Au loin on peut voir des voiles qui font taches blanches sur l’horizon, des courses de yachts.