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  • La terre sous les ailes blanches  Уладзімір Караткевіч

    La terre sous les ailes blanches

    Уладзімір Караткевіч

    Выдавец: Юнацтва
    Памер: 207с.
    Мінск 1981
    99.95 МБ
    C’est à cette époque qu’apparaissent les premiers écrivains. La littérature qu’ils
    ont créée est religieuse, naturellement, c’est une littérature de l’église: vies des saints, voyages de pèlerins, légendes religieuses. Mais, voyez vous-même cette description du printemps réalisée par Kiryl Tourovski (XIe siècle): “Aujourd’hui un splendide soleil brille au-dessus de la terre et la ré­chauffe... Aujourd’hui... l’hiver a pris fin et la glace a fondu... Maintenant c’est le printemps qui règne et réanime la nature; le mouvement imperceptible de la brise sem­ble caresser la vie; la terre qui a jusqu’alors conservé les graines, fait pousser l’herbe verte... Aujourd’hui, les agneauxnouveauxnés gambadent et reviennent rapidement vers leurs mères, ils s’amusent. Aujourd’hui les nouvelles pousses apparaissent sur les arbres et les fleurs parfumées éclosent; un arôme mielleux se répand déjà dans les vergers... Aujourd’hui tous les oiseaux aux belles voix... s’ébattent..., chacun chante
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    Fragment du manuscrit de Kiryl Tourovski
    sa chanson, glorifiant Dieu dans son propre langage...”. Un vrai crépuscule de mai, n’estce-pas? On se repose devant les maisons. Les vergers fleurissent. Les enfants courent et lancent leurs chapeaux pour attraper des hannetons, ou bien secouent les arbres pour les faire tomber. Les mêmes images qu’alors.
    ET LES FAMILLES SE DRESSÈRENT
    CONTRE LES FAMILLES
    ET LES CLANS SE DRESSÈRENT
    CONTRE LES CLANS
    Les hannetons, les fleurs et les enfants étaient les mêmes qu’aujourd’hui. Mais les temps, eux, étaient autres. C’était quand les
    gens étaient divisés en vilains et les autres, meilleurs; quand une des femmes les plus intelligentes de l’époque, Ephrossine de Polotsk, prenait le voile et, heureuse, n’y voyant aucun mal, s’enfermait dans un couvent; quand, enfin, ont commencé les divisions féodales, les guerres, au cours desquelles les Slaves devaient tuer les Slaves..
    Les chroniques de ces temps sont horribles à lire. Il n’y a ni parents, ni pères, ni ami, ni frère; il n’y a que ceux qui cherchent à s’emparer du pouvoir. Les princes sont comme des chiens enragés. Ce qui permet aux enne­mis d’exploiter le moment. Voici ce qu’écri­vait Mickiewicz, en parlant de cette époque:
    Méchka ne sortait guère de sa forteresse:
    Princes et voisins pillaient le pays en détresse,
    Les plaintes des sujets torturés
    Ne perçaient guère les enceintes de pierres,
    Quand elles atteignaient l’oreille du prince fortuné Pour les entendre il était bien trop fier.
    (,,Méchka, prince de Novgorod")
    Il est vrai aussi que cette lutte a vu naître des héros et des preux. Deux d’entre eux qui avaient leurs prouesses sur le territoire de la Biélorussie sont mentionnés par. l’auteur du “Dit”. L’un d’eux — Iziaslav, fils de Vassilkov — après avoir longtemps fait ré­sonner son glaive contre les casques des chevaliers lituaniens tombe pour ne plus se relever sur la terre ensanglantée; il sera amèrement pleuré par les clairons de la ville.
    Le deuxième vaillant est un personnage fantastique, mythique. Légendaire par son audace, par la façon qu’il avait de prendre la fortune dans ses mains et de ne pas la lâcher. Mais dans son histoire il y a un fait étonnant. Vseslav Polotski s’est maintes fois battu contre Novgorod et contre Kiev, et l’auteur du “Dit” n’y voit rien de mal et ne lui fait aucun reproche; il s’adresse seulement à ses succès, seurs, les enjoignant de cesser les guerres pour que Vseslav puisse retrouver sa gloire. Pourquoi? Peut-être parce qu’on a toujours admiré l’aventure, quand on y fait preuve d’audace, de courage, de folle gaîté, dirai-je même. On a toujours aimé celui qui tout au loin de sa vie, n’a jamais cherché de profit personnel, celui qui fait preuve de talent mê­me dans ses défauts. Traîtreusement fait prisonnier, il est jeté dans un cachot, mais libéré par la population de Kiev en révolte qui le porte au trône. La vie, on pourrait le croire, l’a comblé: honneur, gloire, force, ajoutée à un courage exceptionnel, à un ta­lent remarquable d’homme d’Etat. Mais lui, entouré de cette gloire dans l’opulence des richesses de Kiev, lui, il entend sonner les cloches de la cathédrale Sainte-Sophie dePofotsk. Peut-être, pouvait-il voir les forêts,les bourgs enneigés, pouvait-il entendre les hurlements des loups aux alentours des vil­lages, pouvait-il apercevoir l’eau gelée dans
    On suppose que c'est le portrait de Ephrossine de Polotsk (fresque de l'église du Sauveur-Sainte-Ephrossine)
    les seaux et les ombres funèbres se balancer sur les murs des villes.
    Alors, il n’a plus besoin de rien. Il s’élan­ce comme une bête féroce: “il quitte Biélograd (la ville blanche)..., Novgorod lui ouvre ses portes, on ne résiste pas à sa force, il se transforme en loup et court jusqu’à rivière Némiga...”.
    Il est aussi sorcier. Il peut se transformer en loup. C’est sans doute de lui que commence la faculté réelle (“il n’y a rien de pas vrai”) des Biélorusses les plus audacieux de pouvoir se transformer en loups-garous, de pouvoir, à n’importe quel moment, devenir loup, et au contraire.
    LA LITUANIE.
    LA RUSSIE BLANCHE
    Le malheur approchait. D’un côté les croisés, de l’autre l’invasion tatare.
    Même si les principautés biélorusses ont réussi à battre les Tatars qui venaient du nord-ouest, même si à l’issue de la bataille de Kroutogorié la nuée des Tatars a pris la fuite sous les coups des glaives de l’armée qui était commandée par Skirmount et Ragoutovitch, même si les Tatars ont été chassés des murs de Sloutsk par le prince de Sloutsk, de Kritchev par Ivan, inconnu, qui, sans doute n’était qu’un plébéien, le pays n’en pouvait plus. Naturellement, pour cette raison, les lituaniens possédaient une force militaire supérieure, mais, d’autre part, eux et les principautés du territoire biélorusse se connaissaient très bien.
    L’union des terres lituaniennes (la Jémaïtsia et la Auokchtaïtsia) et des terres
    De la langue: "Le scribe rural doit rédiger les actes en russe et non en une autre langue...”
    biélorusses était devenue une nécessité his­torique. Les principautés russes avaient été accaparées par les Tatars qui représentaient une menace terrible pour les principautés de la Russie du Nord-Ouest. Du nord, sur la Biélorussie et la Lituanie, pesait la menace de l’ordre de Livonie; de l’Ouest c’était l’or­dre Teutonique qui mettait en cause la survie des Lituaniens et des Biélorusses.
    Il fallait s’unir ou mourir. Sans union il ne restait qu’une chose à faire: disparaître, mou­rir, sans même laisser la trace de son exis­tence sur cette terre. Les maîtres clairvoyants de la Biélorussie, en recherche de parix et d’ordre pour les terres natales meutries et sans forces, ne s’étaient pas trompés. Les Lituaniens n’ont rien introduit de nouveau, si ce n’est un pouvoir centralisé puissant et nécessaire. Au contraire, ils suivaient une politique de tolérance, s’installaient dans les contrées nouvelles, épousaient les Sla­ves, acceptaient le christianisme. Les deuxièmès et troisièmes générations avaient déjà assimilé l’ancien biélorusse qui était devenu leur langue de tous les jours, ainsi que la
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    Premier statut de la Grande Principauté de Lituanie
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    Mialetsi Smotritski. Auteur de la première grammaire slave
    langue des tribunaux et des actes d’Etat.
    Relativement peu nombreux, les Lituani­ens se sont dissous dans la masse des Slaves partout où ils s’étaient installés. Et c’est seu­lement dans les terres d’où ils étaient venus (la Jémaïtsia et la Aoukchaitsia) que le lituanien continuait à être parlé (surtout par les paysans, les citadins et la partie la plus pauvre de la noblesse). Comme les Bulgares qui avaient apporté aux Sclavins et aux Antes le nom de leur Etat futur, les Lituaniens aussi, ne transmettent que leurs noms “Lituanie”, “Grande Principauté de Lituanie”.
    La création de la Grande Principauté de Lituanie n’a rien fait perdre aux Biélorusses,
    au contraire, ils y ont beaucoup gagné. Du moins, au début de l’union. Ils se sont dé­barrassés de la terrible menace de l’esclavage tatare et des croisés, menace qui jetait une angoisse de mort jusqu’au fond de l’âme, ils ont conservé leurs livres, leur science, leur langue dans les tribunaux et les établisse­ments de l’Etat, leurs lois en langue mater­nelle, et même, ces lois étaient plus perfec­tionnées que dans beaucoup d’autres pays voisins...
    Une union martiale s’était formée, une fédération de peuples différents.
    Au sein de cette fédération, au début du XIIIe siècle, a commencé à se former la langue biélorusse et le peuple biélorusse proprement dit.
    On ne peut pas toujours observer ce pro­cessus dans les livres de cette époque. Pour­quoi? Dans la langue écrite on continuait de suivre la tradition et elle ne reflétait pas l’évolution de la langue parlée. Les écrits de cette époque n’illustrent pas son véritable caractère. Nous savons qu’on ne parlait plus comme ça seulement d’après les fautes assez nombreuses qu’on y rencontre et grâce aux livres religieux des Tatars biélorusses qui étai­ent écrits en ancien biélorusse en lettres ara­bes. Or, l’alphabet arabe contient les lettres “dz”, et le “ts” mouillé et d’autres, qui offraient la possibilité de refléter la pronon­ciation biélorusse de l’époque et ainsi fournit une clé à la lecture des écrits en caractères cyrilliques.
    Dans leur ensemble, les peuples slaves orientaux écrivaient à peu près de la même façon, tout en parlant différemment. Ce qui rend difficile la tâche de distinguer les lit­tératures de cette époque. Qui étaient les frères Mamonitch, imprimeurs renommés, qui au XVIe siècle ont livré tant de livres aussi bien à la Biélorussie qu’à l’Ukraine? Qui était Mialétsi Smotritski, écrivain et person­nalité publique (1572—1630) qui est né en Podolie et qui a fait ses études et déployé ses activités à Vilna? Personne ne peut le dire. A cette époque il est très rare, et ce n’est