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  • La terre sous les ailes blanches  Уладзімір Караткевіч

    La terre sous les ailes blanches

    Уладзімір Караткевіч

    Выдавец: Юнацтва
    Памер: 207с.
    Мінск 1981
    99.95 МБ
    Il est mort il n’y a pas longtemps. Je regrette qu’il n’ait pu entendre, une fois de plus, l’expression de mon respect le plus profond.
    CHANTIERS, CHANTIERS, CHANTIERS
    RESSUSCITÉE DES CENDRES,
    COMME UN PHENIX
    Durant l’été 1944 l’opération “Bagration” est déclenchée avec pour but la libération de la Biélorussie (quoique Gomel ait été li­bérée en 1943, Mozyr en janvier 1944, en même temps que certains districts des ré­gions de Moguilev et de Vitebsk). Le 23 juin les armées du 1-er front baltique et des
    L'étendard de la liberté au-dessus de Minsk. 1944
    2-ème et 3-ème fronts biélorusses passent à l’offensive. Le jour suivant c’est le 1-er front biélorusse qui déclenche l’attaque gé­nérale. La ligne de défense des Allemands est submergée, Orcha est libérée le 26 juin, Mo­guilev, Chklov et Bykhov le sont le 28, tan­dis que le 3 juillet c’est le tour de Minsk, capitale martyrisée de notre pays. Les Al­lemands sont encerclés dans de nombreuses “poches”. La bravoure de nos soldats et
    Restauration de la ville de Minsk détruite
    des partisans n’a rien de comparable. Au cours des combats pour la Biélorussie les fascistes subissent des pertes en hommes de 1,5 fois supérieures à celles de la bataille de Stalingrad. A la fin de juillet il n’y avait plus un seul occupant sur le territoire de la Biélorussie.
    Ensuite il y a eu Berlin et la victoire au Japon.
    Une fois la paix rétablie, il restait une terre que les nazis avaient transformée en zone désertique. Il est difficile d’évoquer en quelques mots seulement comment s’est déroulée sa ressurection, comment elle s’est métamorphosée pour devenir la contrée inondée de soleil et de verdure que nous con­naissons Je dirai seulement que les diffi­cultés ont été immenses, que grâce au labeur des habitants de la république des villes nou­velles ont été costruites, telles que Novopolotsk et Soligorsk, Svetlogorsk et Biéloozersk, Novoloukoml et Jodino; les usines électriques thermiques de Béroiza et de Loukoml ont été mises en marche, la der­nière étant la plus puissante de la partie européenne de l’Union Soviétique (elle fournit de l’énergie aux autres républiques-soeurs); on a construit une usine d’engrais potassi­ques à Grodno, une usine de lavsan (tergal) à Moguilev, une bonneterie à Pinsk, une fabrique de tissus de coton à Baranovitchi, la plus importante de l’U.R.S.S. et beaucoup d’autres.
    On a trouvé du pétrole dans le sud-est, près du village de Gorivoda où depuis long­temps on parlait de la “graisse de la terre”. Maintenant son extraction atteint des mil­lions de tonnes. Il n’y a pas longtemps on a découvert des gisements de minerai de fer en quantité suffisante pour commencer leur exploitation. Et alors, bien sûr, il y a So­ligorsk, le combinat le plus puissant pour l’extraction des sels potassiques.
    Je me souviens d’une ville tout à fait jeune, aux rues encore mal tracées, mais des­sous c’était un vrai palais! — je ne trouve pas d’autre mot. Des tunnels aux parois lis-
    Une des premières installationde forage dans la Polésie
    ses: rouges, bleutées, avec des veines multi­colores, des taches brillantes. C’était plus intéressant et plus pittoresque que le métro de Moscou. Tandis qu’à l’heure du déjeuner l’ouvrier prend du sel directe­ment sur place pour saler sa tomate (comme le décrit dans un de ses vers le poète Mikola Avramtchik.) On ne peut rien inventer de mieux! Surtout si on prend en considération
    Vertilichki
    que pendant la guerre les partisans et les paysans biélorusses avaient bien du mal à s’approvisionner en sel. Souvent ils tombaient malades et même, parfois, perdaient la vue.
    ...Sachez que les Allemands ont détruit plus de 200 villes et 1 200 bourgs et villages; ainsi il vous sera plus facile de vous repré­senter ce qu’a été ce travail titanique de re­construction. Parfois, en travaillant dans les champs ou à la démolition des ruines, on avait si froid qu’on était près à mourir, à condi­tion d’être inhumé dans un four.
    Et voici ce qu’on a réussi à construire à la place des cendres et des ruines.
    Quel est le nouveau village biélorusse?
    Prenons, par exemple, le village de Vertélichki de la région de Grodno (kolkhoze “Progrès”). C’est une localité expérimentale. La construction de tels bourgs a débu é en 1967. Ils sont destinés à éprouver les pro­cédés nouveaux, progressifs, de planifi­cation et d’aménagement des kolkhozes et des sovkhozes; ils permettent de vérifier l’élaboration des maisons d’habitation et des édifices collectifs (est-il commode d’y vivre et d’y travailler?). Vérification terminée, tout ce qui s’est révélé bon est utilisé dans la construction de nouveaux villages en Biélorussie et ailleurs. Tout ce qu’on voit à Vertélichki nous étonne (ce village et la localité du sovkhoze “Lénine” dans la région de Moguilev ont reçu des médailles
    d’or de l’Exposition des Réalisations de l’Economie Nationale). Tout a été pris en considération lors de l’élaboration des plans: le relief, les étendues d’eau, les massifs de verdure. Les projets ont été réalisés avec un haut degré de perfection; les travaux de con­struction et d’aménagement sont de très haute qualité. Le territoire est divisé en trois zones: d’habitation, collective et de travail. Au centre se trouve une place autour de laquelle se dressent les édifices collectifs: un club avec une salle de spectacle de 360 places et gymnase; la direction du kolkhoze, le Soviet rural, un centre de commerce avec hôtel et services domestiques courants.
    Le nombre d’étages des maisons est dif­férent, tandis que chaque édifice est caracté­risé par son aspect architectural original. Tout ceci n’est pas commun et tout ceci est beau.
    Derrière le club il y a un parc avec une place de danses et un terrain sportif. Près du parc se trouve le jardin d’enfant-crèche. Il y a des maisons pour les jeunes mariés; il y en a avec un seul ou deux appartements avec balcons et loggias. Devant l’édifice adminis­tratif on a prévu une étendue d’eau avec jets.
    Choeur populaire du village de Vialikoe Podlessie Région de Liakhov
    Dans une localité pareille la vie est facile et belle. Ce n’est pas par hasard que les archi­tectes qui ont élaboré les projets, V. Emélianov et G. Zaborski, ainsi que le président du kolkhoze P. Sagnko, se sont vu octroyer le Prix d’Etat de l’U.R.S.S., en 1971.
    Les localités expérimentales de ce type deviennent de plus en plus nombreuses, mais l’expérience dure depuis il n’y a pas très longtemps. Ce n’est rien, le temps vien­dra quand ce sera chose courante à la cam­pagne.
    La moisson
    Mais, même les villages “non expéri­mentaux” sont difficiles à reconnaître.
    Prenons pour exemple le kolkhoze “Zaria” du district de Karélitchi. Je l’ai choisi non pas parce qu’il est le seul de ce type. Dans la même région il y a les kolkhozes Chtchors et “Rassvet” qui sont à peu près les mêmes au point de vue de leur économie et de leur aménagement. On peut en trouver des meil­leurs et des pires. Tout simplement je connais personnellement Piotr Moisséévitch Chtcherbakov, l’ancien président du kolkhoze, ac­tuellement président du Soviet rural.
    Il y a, maintenant, un autobus qui relie
    directement le village à Minsk. Il suit l’i­tinéraire “Minsk-Kaïchovka”.
    Le kolkhoze s’est construit un réseau de bonnes routes, il possède une excellente sortie sur la route nationale, toutes les rues sont asphaltées. Kaïchovka c’est un village qui possède son propre visage, avec sa ver­dure et ses champs de trèfle blanc et rouge. Il est vrai que pendant la querre il n’a pas été détruit, il a seulement été bombardé, parce que c’était un village de partisans. Mais combien d’habitants du village sont tombés! En leur mémoire près de la direction du kolkhoze il y a un obélisque de granit. Les noms des morts y sont gravés du haut jus­qu’en bas.
    Il restait très peu de monde après la guerre; on pouvait croire qu’il serait impos­sible de faire quelque chose, que le village de Kaïchovka devait dépérir. Maintenant il y a un club qui pourrait embellir une ville, avec une bibliothèque riche quantitative­ment et qualitativement (le président avait été instituteur, puis directeur de l’école), avec des locaux pour les activités des cer­cles, une salle de spectacle qui ferait bonne figure dans un théâtre. Pendant une de nos conversations. P. Chtcherbakov s’est seule­ment plaint de ne pouvoir faire venir de la ville — même pour un très bon salaire — un bon chef d’orchestre et un bon directeur pour le collectif des activités artistiques d’amateurs.
    Les habitants du village sont très bien équipés dans le domaine des services do­mestiques: bains, réchauds au gaz, télé­vision, machines à laver.
    DES HOMMES
    ET LEURS AFFAIRES
    Au cours des dernières années la Biélo­russie a dépassé l’Angleterre, la France, le Japon, l’Italie et la R.F.A. quant au nom­bre de personnes faisant des études pour 10 000 habitants. En 1979 on comptait chez nous
    Chaîne d'assemblage principale de l’Usine d'automobiles de Minsk
    7291 écoles d’enseignement général, 136 établissements d’enseignement secondaire spécialisé et 31 établissements d’enseignement supérieur.
    3586 mille personnes sur 9 millions de la population font leurs études. L’Université de Minsk. l’Institut Polytchenique qui est si grand qu’il faut plus d’une semaine pour faire le tour de tous ses pavillons et labora­toires, l’Académie Agricole à Gorki, avec ses champs remarquablement bien soignés et ses serres et leur éternel climat tropical.
    Plus de 1051 000 spécialistes ayant une instruction supérieure ou secondaire ont été occupés dans l’économie de la républi­que vers la fin de 1980.
    Pavillon central de l’Académie des Sciences
    Notre république a maintenant trois uni­versités. La plus ancienne est à Minsk, la deuxième est celle de Gomel et la troisième est à Grodno.
    La république possède un grand nombre d’établissements de recherches scientifi­ques. Il y en a là où auparavant il n’y en avait jamais eu. Les spécialistes biélorusses travaillent dans les domaines de l’énergie nucléaire, de la cybernétique; les recher­ches du centre de calcul électronique sont hautement appréciées par tous les savants de l’U.R.S.S.